Emile Ouosso Ministre parle de la salubrité au Congo et à Brazzaville
La salubrité peut être comprise comme une situation saine. Elle résulte d’une politique de l’autorité administrative pour veiller à l’hygiène des populations. Des pays comme le Congo-Brazzaville sont confrontés à des défis majeurs en matière de salubrité. Emile Ouosso Ministre nous en parle.
L’état des lieux dans la région
La région connaît aujourd’hui un boom démographique qui a un impact réel sur l’environnement. Au Congo-Brazzaville, on compte près de 5,2 millions d’habitants. Il y en a plus de 89 millions aujourd’hui, en République démocratique du Congo. Il est nécessaire que les infrastructures puissent suivre cette forte expansion de la population. Des structures sont pourtant existantes : des opération de salubrité ont vu le jour depuis 2005, à Kinshasa. Ils sont aujourd’hui pilotés par la mairie. Aussi, un grand Centre d’Enfouissement Technique, d’une superficie de 250 hectares a pour vocation d’accueillir à Mpasa, les déchets issus des 9 communes de la ville.
Selon Emile Ouosso Ministre, toutes ces infrastructures devraient contribuer à un environnement salubre, même s’il n’existe pas à ce jour d’usine de recyclage des ordures. Hélas, les camions-bennes à ordures assurent moins de rotations qu’avant. Il y a aussi une responsabilité individuelle des populations : certaines personnes jettent n’importe où, malgré le dispositif créé à cet effet. Du côté de Brazzaville, la même problématique se pose : la gestion des déchets reste une priorité du gouvernement.
Il existe deux stations de gestion des boues de vidange, mais elles ne sont pas encore fonctionnelles. Les fosses septiques sont assez courantes. Au Congo, l’opération de salubrité est importante pour l’environnement. Les populations sont fortement impliquées.
Emile Ouosso Ministre présente des réponses à la question de salubrité.
Plusieurs axes sont à renforcer pour prétendre à un résultat efficace. Le déploiement d’un mécanisme d’évacuation des ordures dans un délai acceptable est à envisager. La mise en service des centres de collecte ou de gestion qui existent déjà serait un plus.
« Leur fonctionnement pourrait permettre d’évacuer les ordures qui s’amoncellent déjà dans les quartiers » comme le souligne Emile Ouosso. Ce serait un vrai « ouf » de soulagement pour les populations impactées.
L’utilisation de matériel de protection par les agents de vidange des fosses (bien souvent informels). Ces travailleurs sont en contact direct avec les eaux usées, véritables nids de microbes. L’identification de ces agents de traitement pour leur offrir une formation technique et un appui financier serait également un pas significatif vers la salubrité. La gestion des eaux pluviales est une question essentielle au moment où certains utilisent des déchets comme remblais, surtout pour des travaux sur des terrains accidentés. La lutte contre les dépôts sauvages d’ordures, facteurs de maladies au sein des populations exposées devra également être amorcée.
Aussi, la sensibilisation des populations est primordiale pour Emile Ouosso Ministre. Elle permettra de changer les pratiques, en matière de gestion des déchets solides, eaux usées ou pluviales.
La salubrité, un défi individuel et collectif
La gestion des déchets et la mise en place de mesures administratives pour un environnement sain sont une priorité en Afrique. À Brazzaville tout comme en République Démocratique du Congo, des mesures phares sont pilotées par les autorités. Une réelle volonté est ressentie de la part des gouvernements. Une bonne gestion des mécanismes existants et une forte implication des populations seraient salutaires.