Coronavirus: Jacques Sun parle du racisme envers les Asiatiques de France
« En France, le racisme est plus contagieux que le coronavirus ». C’est ce que dit Jacques Sun, alors que le pays se trouve aux prises avec une vilaine épidémie raciste déclenchée par le coronavirus. Les actes et les propos racistes à l’encontre des communautés asiatiques sont en plein essor en France, explique le président de la CRAAF à Paris.
La communauté asiatique cible de la paranoïa
Parmi les autres cas mis en évidence par le Courrier international, on peut citer les commentaires humiliants dont a été victime une Parisienne d’origine vietnamo-cambodgienne dans un bus. Ou encore une vidéo diffusée sur Twitter montrant une femme asiatique assise alors que des passants se précipitent pour se mettre à l’abri derrière leur foulard et leur col.
Les détaillants et les restaurateurs de la communauté asiatique de Paris parlent d’une psychose qui s’installe et frappe leur commerce. La nouvelle de cette paranoïa à l’égard des Asiatiques suscite un tollé international. « C’est tout ce dont ils parlaient au Japon », déclare Jacques Sun. « Ils ont été choqués par la xénophobie à laquelle sont confrontés les Asiatiques en France« .
Jacques Sun parle d’actes racistes sur les médias sociaux
Si la France a été le premier pays européen où des cas de coronavirus ont été détectés, elle a également été le premier « où l’hystérie raciste anti-asiatique est apparue pour la première fois ». La première et pour beaucoup la pire. Une avalanche d’incidents racistes contre les Asiatiques à Paris et ailleurs sur les médias sociaux provoque une énorme réaction mondiale contre les Français.
« Les vieux stéréotypes racistes se répandent », a également noté Jacques Sun. Le plus flagrant a été l' »Alerte Jaune », titre d’un journal régional français, le Courrier Picard, qui a parlé dans son éditorial du « péril jaune ». Le journal s’est depuis excusé, mais certains estiment que l’affaire est symptomatique d’un racisme sous-jacent en France.
La sinophobie dans la société française
Les Français sont-ils donc porteurs d’une souche de racisme particulièrement virulente ? Certains le pensent.
Pour la sociologue Ya-Han Chuang, de l’Institut national d’études démographiques, la discrimination à l’égard des communautés asiatiques est profondément ancrée dans la société française. De jeunes militants asiatiques se sont mobilisés contre le racisme et les stéréotypes, a-t-il déclaré à Euronews, depuis que l’émigrée chinoise Chaolin Zhang a été battue à mort en 2016, par des jeunes parisiens criant des insultes racistes.
Mais Jacques Sun président du CRAAF rappelle qu’il reste encore beaucoup de travail à faire pour sensibiliser le grand public et par l’éducation, a déclaré M. Chuang.
Comment le hashtag #JeNeSuisPasUnVirus est né?
Fatigués de ces insultes et de l’attitude virale du public à leur égard, les Asiatiques en France ont commencé à s’élever contre ce traitement raciste au début du mois sous le hashtag de Twitter #JeNeSuisPasUnVirus. Je ne suis pas un virus
Un nombre croissant de Français d’origine asiatique se plaignent d’être victimes de discriminations infondées et d’insultes xénophobes, dit-il.
Un jeune homme a raconté à la chaîne d’information comment il avait été traité par un groupe de Parisiens, alors qu’il sortait d’un gymnase à Paris : « Un homme a commencé à montrer du doigt et à crier : … sept ou huit d’entre eux riaient comme vous ne le croiriez jamais … Mais ce n’est pas drôle du tout ».
« Le cas est loin d’être isolé », selon Jacques Sun. « Sur les réseaux sociaux, de nombreux utilisateurs se moquent des Asiatiques, et visent en particulier la communauté chinoise. »
Face à l’hystérie, le virus #JeNeSuisPasUnVirus a été comparé dans d’autres pays européens, comme en Espagne, avec le tag #NoSoyUnVirus.