Comment ressemblera un voyage touristique après la crise du coronavirus ?

En l’absence d’un vaccin universel contre le coronavirus, des contraintes sur le déplacement des personnes pourraient encore perdurer. Puisque la crise du Covid-19 constitue une expérience mondiale partagée. Celle-ci concerne à la fois l’incidence de la maladie et la manière dont les pays ont réagi. Mais aujourd’hui, il est clair que les pays divergent considérablement en termes de stratégie et de résultats. Cela signifie qu’au moment du déconfinement, il faudra limiter les voyages internationaux.

Les voyages, seront-ils comme avant ?

Le tourisme, le commerce et, plus généralement, les voyages ne seront plus jamais les mêmes, constate Aissa Hamada. Malheureusement, cette situation risque de ralentir la reprise économique mondiale et de créer un nouveau cycle de crise, notamment dans les villes qui dépendent du tourisme.
Aujourd’hui, les stratégies nationales pour faire face à la pandémie peuvent être divisées en trois grandes catégorie. Il s’agit de l’éradication, l’immunité collective et la découverte d’un remède.

Quelle est la stratégie des pays pour vaincre le coronavirus ?

Dans cette crise du coronavirus, certains pays se retrouveront – pour diverses raisons – avec ce que les épidémiologistes appellent « l’immunité collective ». Dans ces endroits, un nombre suffisant de personnes seront infectées et survivront. Ce qui permettrait d’acquérir un certain degré d’immunité, espère les professionnels de la santé. Ainsi, la maladie ne pourra plus se propager à une vitesse rapide.

Par ailleurs, pour mieux gérer cette crise, certains pays comme la Suède ont fait le choix de poursuivre l’immunité collective. Aussi, au Japon, la limitation des contacts ainsi que la recherche des contacts dans certains contextes – laisse penser que l’immunité collective se produira.

En revanche, notez bien que si le taux de reproduction de base (le R0 désormais omniprésent, qui mesure l’infectiosité) est de 2,5, alors 60 % de la population des pays d’Afrique et de l’Inde devront probablement contracter la maladie avant que l’immunité collective ne soit établie. Si le R0 est plus élevé, il faut qu’un plus grand nombre de personnes soient infectées et survivent pour que l’immunité collective soit établie.

La troisième catégorie comprend les pays qui bien qu’incapables d’éradiquer la maladie, s’efforcent de supprimer les foyers le plus longtemps possible. Ces pays, qui comprennent les États-Unis, la plus grande partie du Canada et l’Europe (à l’exception de la Suède), sont dans une situation difficile. Bien qu’ils aient réduit le nombre de nouveaux cas grâce à des mesures de confinement aveugles, ils ont déjà réduit l’activité économique de 10 à 25 %, et ils s’engagent maintenant dans un long processus de suppression du R0.

La Corée du Sud et la Chine démontrent qu’avec une coopération sociale et un brin d’autorité, les pays peuvent rapidement identifier les personnes nouvellement infectées. L’objectif est de retracer tous leurs contacts et mettre en quarantaine celles qui sont exposées.

Comment cela affecte-t-il la mobilité mondiale et les économies nationales ?

Dans certains endroits où le virus a été éradiqué, les habitants considèrent les touristes comme un cas potentiel de porteur, avance le guide Aissa. Ainsi, toute personne arrivant par avion sera probablement mise en quarantaine. Ces arrivants devront attendre la fin de la période d’incubation du virus, puis être testés. Un résultat négatif est exigé pour entrer dans le pays, et ceux qui sont testés positifs seront mis en quarantaine pendant 15 jours supplémentaires. Ces restrictions et incertitudes rendront les voyages peu attrayants à destination des pays qui appliquent une telle règle peu.

En conclusion, les pays qui s’efforcent de supprimer le R0 continueront à imposer des restrictions aux touristes étrangers. En revanche, les pays qui cherchent à établir une immunité collective ne craignent pas les visiteurs étrangers. Mais attention, l’immunité collective n’éradique pas le virus, elle signifie simplement qu’il y aura moins de cas et donc peu de risques.